Art et technologies :
video-art, video-installation, web-art, performance en télé-présence
Maria Beatriz de Medeiros
Le groupe de recherches Corpos Informáticos (GPCI) a
comme objectif interroger les possibles relations entre, d'un coté, le corps
réel, le corps-chair, le corps-présence, c'est-à-dire, le corps du langage
artistique performance, celui qui actualise le temps réel en un art prêt du
public, de l'autre coté la technologie. "Nouvelles technologies",
informatique, images numériques, la tri-dimensionalité de celles-ci,
web-espace, promesse d'une communication intégrale en temps réel par
ordinateur, les recherches développées par le GPCI pensent ces questions
ayant comme « matériaux » la vidéo (pré-conçues ou réalisées un temps
réel), des installations vidéo, le web-art, les performances en télé-présence
(performances réalisées avec les technologies de télé-conférence). Ainsi la
question-clé de ce projet est l’interrogation sur l’utilisation de ces
nouvelles technologies dans l’art contemporain canadien, surtout quand
celles-ci pensent les questions relatives au corps humain devant (à travers,
traversé) les technologies contemporaines. Ces technologies, aujourd'hui,
ne peuvent plus être considerées nouvelles, bien qu' elles soient renouvellées
chaque jour dans une course insensée. Les dites nouvelles technologies, sont en
réalité, aujourd'hui des technologies omniprésentes, omniprésentes en tous
domaines. Il est nécessaire de les penser, de les intorroger au-delá de lur
projet industriel.
Un autre aspect de cette recherche sera
l’interrogation sur la présence du travail artistique contemporain réalisé en
groupe.
Web-art
Quand nous visitons des
web-sites, nous nous apercevons que ce langage, si nouveau, est déjà stéreotypé.
Beaucoup d'entre eux copient l'esthétique des autre média. Et se copient entre
eux. Nous ressentons qu'il y a une très grande nécessité de recherche dans ce
domaine. C'est maintenant le moment de faire des recherches sur les langages du
web (html, java,…) et ainsi trouver leur spécificité.
Le web-art www.corpos.org
conçu par le GPCI se veut web-art dans la mesurre où il cherche à rencontrer
une spécilifité de ce langage artistique. Le point de départ pour sa conception
a été la certitude que l'espace virtuel est surtout un espace qui met en échec
le concept de dimension, car ce "di" (de dimension) est déjà plein
d'un sens de dualité. Le tridimensionnel reste di-mensionnel. Notre
proposition joue avec le concept de dimension fractale, une "mension"
immensurable, ou l'idée d'une "web-mension".
Les technologies de
communication actuelles rendent visibles des concepts longtemps oubliés, parmi
eux celui de l'impossibilité de toute linéarité chez l'être vivant, amalgame de
ce qu'on a voulu séparer; corps et âme, être sensible et être raisonnable.
Patrice Loraux, philosophe français, parle de "détournements, zig-zags et
tâtonnements". Ilya Prigogine parle de "loin de l'équilibre". [1]
todas as fotos são da performance realizada por Corpos Informáticos no evento Perfor4
http://brasilperformance.blogspot.com.br/2013/09/perfor4.html
Une autre idée oubliée, par la culture occidentale, à
laquelle nous font réflechir les nouvelles technologies d'information et de
communication, est le concept même de concept.
La web-mension nous amène à ne plus vouloir fonder, sur des bases
solides, nos concepts. Nous voulons des concepts flottants, fluctuants, dans
l'univers de nos perceptions-pensées.
Travail
en groupe
Un autre concept, concept flottant, auquel nous font
réflechir les technologies numériques est le "nous".
"Nous", si peu pensé par la philosophie occidentale, et, aujourd'hui,
absolumment nécessaire, étant donné qu'aucun travail artistique réalisé par
ordinateur, avec l'ordinateur (infographie, animations, CD-Roms, et aussi,
installations artistiques, vidéo-performances…) ne sont le travail d'un seul
individu.
L'individu isolé ne se
dévelloppe pas. Sans contact avec l'autre, avec d'autres êtres humains il n'y a
pas de déploiement de soi. Voir le filme "L'enfant sauvage" de
Truffaut, filme basé sur une histoire réelle.
Notre Groupe se veut "nous", dans le sens
étudié par le philosophe français Jean-Marie Doguet,[2] Groupe,
"nous", où l'autre est reconnu comme capable de partager le plaisir
ressenti par le beau, beau capable de donner du plaisir universellement, sans
concept (Kant). Dans cet "universel" se comprend l'autre comme un
égal, c'est à dire, capable de partager, ou non, le plaisir du beau, sans
concept. Le "ou non" donne, aussi, à l'autre le droit de juger le
beau, et le rend ainsi partie active du "nous".
Le "nous" désire l'autre, et soi-même,
capables de sécretions et contaminations. Et ce n'est qua là que le nous se
déploie. Nous, nous ressentons la nécessité d'une nouvelle conscience de ce
nous, à tous niveaux (artistique, mais aussi économique, technologique, mais
surtout écologique).
D'un autre côté, la culture occidentale a toujours
attribué à la femme la capacité de se perdre dans ses pensées, la dispersion,
la flânerie; assignant à l'homme la sécurité, la fermeté, l'objectivité, la
rétitude. Ainsi, le réseau mondial de communication serait un espace, par
excellence, féminin, donc pénétrable, infiniment pénétrable.
Ces réflexions nous rapprochées du pli pensé par
Deleuze, et nous sommes donc parti pour la construction de notre web-site-art,
www.corpos.org. Nous avons pensé même à l'ère du pli, ère des pliures (folding era). Aujourd’hui ce site a
plusieurs rentrées, chacune représente ne branche de la recherche du Groupe.
Une page contient d’autres textes sur ces recherches du Groupe
(www.corpos.org/papers).
Bia Medeiros transmitindo, Maria Eugênia Matricardi e João V Borges em performance |
Performance en télé-présence
Il n'y a pas urgence dans la communication virtuelle: personne ne s'en
va, personne ne vient, nous sommes là –ici- toujours, car nous n'y sommes pas.
Le travail évolue par syncopes... et grandes rencontres.
Les recherches en télé-performance exigent le plus
grand engagement car l'équipement exige de l'être être avec, exige présence, et
présence par fois rude, à cause des décalages horaires. C'est encore le
quotidien qui crie, qui veut de nous; le quotidien, le palpable est jalou de la
télé-présence, jalou du virtuel.
Néanmoins la télé-présence s'avère réelle, c'est-à-dire,
quasi-présente, quasi-réelle, quasi-douée du toucher. Bien que le corps
informatique soit une impossibilité, ou une "incompossibilité", il
est capable de quasi-performance, de communication, capable de rencontre.
Le terme performance nous pose un problème-limite. Son
évolution a été très marqué par un procédé chaotique. Quand nous disons
performance en télé-présence nous nous confrontons à deux utilisations du terme
performance: celui du langage artistique, né vers les années 60- 70, issue des arts
plastiques, du théâtre et de la poésie; et celui de la performance d'une
machine mesurée en input-output (input: énergie dépensée, output: production).
Trois sont les premiers éléments esthétiques de la
performance : artiste-œuvre-public, mais ses rôles se confondent.
Le quatrième élément esthétique de la performance,
élément esthétique comme le dessin et la couleur sont des éléments esthétiques
de la peinture, c'est le temps.
Maria Eugênia Matricardi e Mariana Brites em performance |
Conclusion
préliminaire
La quasi-présence, le quasi-réel n'est
pas une particularité de la communication médiée par les nouvelles
technologies. Quelque part ce "quasi" a toujours été là.
Jean-François Lyotard croyait que nulle rencontre était possible. Wittgenstein
parlait, en se référant à ce que ne peut pas être dit dans le langage articulé,
à l'aspect qui ne peut pas être articulé. Une sorte de dette du langage
articulé envers ce qui l'excède et reste inexprimé. Ce reste n'est-il aussi ce
quasi- de la quasi-présence? Cet indicible (Barthes) est ce que poursuit la
philosophie et l'art, mais cette poursuite est consciente de ce que nous ne
réussissons pas à atteindre, qui a toujours été là, ou déjà-là (Heidegger,
Derrida), soit commme aspect (Wittgenstein); soit dans la présence, soit dans
le réel, soit dans l'absence; car le langage articulé, même si nous y incluons
les gestes et les cris, ne peut dévoiler.
Nous pourrions nous référer
aussi, empruntant des termes de Lyotard et Deleuze, à l'incommensurable
distance, crée par la médiation, entre ce qui est, l'autre (sujet ou objet), et
le moi. Enfin, une fissure présente autant dans la présence que dans la
télé-présence, fissure pleine de désir de satisfaction dont on connaît
l'inaccéssibilité.
...
Les nouvelles technologies,
les omniprésentes technologies, toute technique, a toujours cherché cet
inaccessible, qui a toujours été là, dont la conscience rend l’être être humain, distingue l'homme: promesse de
rencontre, promesse d'une communication intégrale en temps réel.
Diego Azambuja em performance |
Bibligraphie
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Farmácia de Platão, Iluminuras, São Paulo 1997.
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Tome 1, Klincksieck, Paris 1967.
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M. B. de MEDEIROS: Arte e Tecnologia na Cultura
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A. MOLES, e E. ROHMER: Théorie des actes. Vers une écologie des actions,
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L. MUNFORD: Arte e técnica, Martins Fontes, São Paulo 1986 (1952).
B. STIEGLER: La Technique et le
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désorientation, Galilée, Paris 1996.
P.
VIRILIO: Procédure silence,
ed. Galilée, Paris 2000.
Web-sites:
http://www.corpos.org
http://dance.asu.edu/adapt/
http://www.dance.ohio-state.edu/dance_and_technology/birdman.html
http://www.dance.ohio-state.edu/workshops/ips17.html
http://www.fcmm.com
http://www.intelligentagent.com/Levinson_interview.html
http://www.ontogenetic.org
http://www.sescsp.org.br/sesc/hotsites/constelacao/
http://caiia-star.soc.plym.ac.uk
http://caiia-star.soc.plym.ac.uk/PROJECTS/XMANTICS/
http://www.ucs.tche.br/artecno.htm
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